jeudi 25 avril 2013

le poisson pourrit-il toujours par la tête?

le poisson pourrit toujours par la tête ; ce proverbe chinois est bien connu. Il signifie dans les grandes lignes que lorsqu'il y a un dysfonctionnement  dans une organisation, qu'elle soit entreprise, association, état..., c'est celui qui est à la tête qui en est responsable. 

des centaines d'écrits ont été publiés sur le sujet et l'objectif n'est pas de faire une étude contradictoire mais avec une telle affirmation, n'avons-nous pas là un magnifique paravent derrière lequel nous retrancher? N'est-ce pas la meilleure justification à la déresponsabilisation des individus? 

un dirigeant d'organisation quelle qu'elle soit est nécessairement légitime : il a été soit élu, soit nommé, soit il est à la tête de sa propre création. Dans tous les cas, c'est lui qui est exposé, c'est lui qui prend les risques et c'est souvent grâce à lui que des salariés peuvent faire vivre leurs familles et/ou s'épanouir par leur travail, tout dépend où on place l’intérêt du travail. Une mauvaise décision ou un enchaînement d'orientations stratégiques malheureuses peut engendrer des conséquences néfastes pour l'organisation. 

une fois qu'on a dit cela, on peut se dire que notre proverbe chinois est applicable. 

oui mais ... 

un dirigeant est entouré; certes, il n'a qu'à bien s'entourer mais on n'attend pas d'un dirigeant qu'il soit bon en toute matière (pourquoi auraient-ils besoin de DRH sinon?) mais qu'il prenne des décisions. Mal conseillé, il risque d'en prendre de mauvaises.

une organisation est composée d'hommes et de femmes; ce n'est pas un ouvrier sur une ligne de production qui va changer la destinée de l'entreprise, ni un ingénieur qui va faire qu'un véhicule se vend ou pas, ni une standardiste qui gagnera tel contrat ou tel autre... Mais si cet ouvrier, cet ingénieur et cette standardiste font bien leur boulot, communiquent positivement, travaillent dans le respect des procédures et de leurs collègues et bien, nous avons plus de chances d'avoir une organisation saine. Chacun a sa place dans l'entreprise et chacun apporte une valeur. C'est en tout cas ce que nous revendiquons tous quand tout va bien. Quand tout va mal, il est facile de se tourner vers la tête de l'organisation pour trouver des coupables. 

une organisation évolue dans un contexte qu'il soit concurrentiel, économique, social, politique... Selon celui-ci, il est plus ou moins facile de piloter. Est-ce totalement la faute de la tête? Là encore, c'est trop facile. Dans ces conditions que dire d'un dirigeant qui surfe sur une vague positive?

je n'aimais pas cet adage, j'ai compris aujourd'hui pourquoi. Nous sommes tous responsables, à une certaine échelle, de réussites ou d'échecs collectifs. En prendre conscience est indispensable. Sinon, on devient des consommateurs en tout genre et la vie perd son sens. 

le DRH a un grand rôle à jouer sur le thème de la responsabilisation. En étant exemplaire bien évidemment mais également en donnant du sens aux actions que chacun effectue en insistant sur les synergies qui doivent se développer entre collègues , en travaillant avec les partenaires sociaux... La première des choses est que le DRH ne pense pas que le poisson pourrit toujours par la tête! 



7 commentaires:

  1. Bonjour Jean Michel, bonjour chers lectrices (lecteurs),

    tout d'abord merci Jean Michel,
    pour ce blog de partage sur la rh. J'aime les proverbes chinois. "Le poisson pourrit d'abord par la tête", physiquement je ne sais pas, mais quant il pourrit ça ne sent pas bon ! plus sérieusement pour partager : "La déresponsabilisation des individus", oh que oui mais pourquoi ? car il est plus facile de jeter la "faute" sur l'autre, plus simple, plus immédiat, plus protecteur..... Puis comment responsabiliser les individus ? - pour répondre je partagerais un proverbe chinois à la fin- La responsabilité contractualisé est la plus simple, facile et nécessaire = papier, crayon, signatures et le tour est joué; la responsabilité "humanisée" voilà un terrain intéressant, enrichissant (humainement bien entendu), car cette richesse est perènne et c'est celle ci que resteras pour nos enfants et les enfants de nos enfants...), enthousiasmente, voir universelle !
    Plus concrètement, les décideurs décident car ils ont (ou sont censé) avoir le meilleurs apports d'informations (apport rationnel)- et puis c'est leur job de décider !- , les employés dont le travail est le plus simple, l'essentiel, celui de la base ( j'écris base au sens de fondatrice), est en charge de mettre en pratique, c'est là ou le lien émotionnel (apport humain) est le plus présent car ils appliquent, agissent, ils font. Si cela est nécessaire de le préciser : je ne pense pas que le décideur est purement rationnel, et l'employé purement émotionnel, je fais référence à l'apport que je pense nécessaire des uns et des autres au sein d'une équipe de travail. Pour ma part c'est là ou je situe la tête du poisson = dans ce lien = prise de décision, mise en pratique ou inversement. Pourquoi une décision n'est elle pas appliquer ? pourquoi de l'action ne découle pas la décision ? seul le résultat compte, celui qui enrichira nos équipes, humainement et rationnellement. En cela je pense qu'un ouvrier avec son sens pratique peu modifier immédiatement son poste de travail (par des changements de bon sens = ergonomie du poste, ordre d'assemblage, mode opératoire,..., hauteur de la machine outil,...), ce changement pris en compte modifiera son travail et peut être si s'en suit une prise de décision d'un dirigeant, le lien se fera avec le reste des ouvriers sur le même poste. Nous sommes loin de la "destiné de l'entreprise", mais plusieurs petits cours d'eau ne font t'il pas un grand fleuve ? Le rapport décisionnel, voir les relations interpersonnelles (au delà de toutes les structures organisationnelles qui sont propre à chaque entité)constitue pour ma part au sein de l'entreprise cette "tête du poisson" et permettras à chacun qui le souhaite de situer sa part de responsabilité, ou d'actions enrichissantes, enthousiasment, stimulante pour chacun d'entre nous. Comme promis, un proverbe chinois dont ma seule prétention est de le partager avec vous : "Dis moi et j'oublierai, montre-moi et je me souviendrai, implique-moi et je comprendrais", en ça Jean- michel, merci de m'avoir impliquer dans l'écriture de ces qqs lignes. Matthieu

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    1. Votre commentaire n'ait pas correct cela n'est que de la théorie . Dans la - vraie vie -ce proverbe et et d'une justesse époustouflante .
      Merci

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  2. Plus simple : " quand la tête du poisson est malade, tout le reste est malade"

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  3. Plus on a le pouvoir, plus on a la responsabilité. Un chef reste un chef. Si son équipe échoue, il a échoué. C'est vrai chacun pose sa pierre a l'édifice, mais ceci est contrôler par le chef. Et il faut a chaque fois prendre le pouls de l'entreprise pour éviter la crise cardiaque.

    Michel NOUTCHA

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  4. L’expression provient de la traduction approximative de l’adage " [null Piscis primum a capite foetet] " recensé et commenté par Érasme

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    1. Erasme n’était pas, a ma connaissance, Chinois du tout...

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  5. ce n'est pas un proverbe chinois à priori mais un adage d'Erasme...

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